Difficiles les chemins du Pérou
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Du lundi 29 juillet au lundi 5 août – De Oyon à Huayllay
Lundi et mardi c’est repos à Oyon, une ville tranquille sans charme particulier. Mercredi nous partons pour une destination qui reste à déterminer, en fonction de l’état des routes nous aménagerons notre itinéraire. Au Pérou l’état du réseau routier est mauvais, le pourcentage de routes bitumée doit est faible. Nous commençons notre journée par une descente de 30 km sur le bitume avant d’emprunter un chemin de terre et pierres. Le cadre est magnifique et il y a un peu de trafic mais à chaque passage de véhicule c’est le nuage de poussière. Nous arrivons dans le village de Chuichin où nous pouvons facilement nous installer dans un petit hôtel sans confort, ni connexion internet.
L’attraction du village est les sources d’eaux chaudes sulfurées où nous nous pouvons nous baigner et même nous laver. L’eau est très chaude et nous passons un moment très agréable.
Toujours se méfier
Jeudi après une nuit au grand calme, nous prenons la direction de Parquin. L’état de la route est bon et nous roulons près d’un torrent où se sont implantées des fermes piscicoles qui élèvent des truites, un met très apprécié au Pérou.
Une rencontre va changer notre journée. Une personne nous indique un raccourci plus facile pour atteindre Parquin. Malheureusement le conseil était de mauvaise qualité. Nous allons nous retrouver sur un chemin avec des pentes entre 8 et 10 % sur plus de 10km et sur lequel nous n’avons rencontré que des ânes.
Au final une journée harassante et nous décidons de nous arrêter dans le village de Jucul. Nous rencontrons Maria et Herminio qui nous proposent un hébergement pour le Sol symbolique. Toutefois il ne faut pas être difficile car la chambre ne présente pas un confort européen. Jucul est isolé à 3600m d’altitude sans aucune commodité. Il y règne une pauvreté évidente et même le cimetière est dans un triste état. Les seuls travails sont l’élevage et la culture. La consommation d’alcool est importante.
Journée autour d’un cercueil
Vendredi la destination du jour est Vichaycocha situé à 35km. Nous quittons Maria et Herminio qui nous ont hébergé pour la nuit. Le temps est magnifique et le ciel est d’un bleu qui laisse rêveur. Nous arrivons rapidement au village de Parquin où c’est l’enterrement du maire lequel est décédé suite à une chute.
Au Pérou les célébrations mortuaires sont différentes d’Europe. Le village et ses environs sont invités à manger autour du cercueil. L’évènement commence tôt le matin, en cours de la journée il y a un défilé en ville avec le cercueil et une fanfare qui suit le cortège. Ce dernier s’arrête à des points stratégiques où chaque fois un discours est prononcé. L’assemblée danse au son de la musique . En fin d’après-midi le cercueil est transporté au cimetière et ensuite la communauté termine la journée autour d’un repas. Nous avons vécu cette cérémonie invité par le responsable de la communauté.
Ce soir nous dormons à Parquin chez Nelly et Abad qui tiennent un gite. Un couple dynamique bien qu’âgé respectivement 80 et 90 ans.
Un chemin impraticable à vélo
Samedi depuis Parquin et pendant 18km il y a une portion de chemin impraticable à vélo. Nous cherchons un véhicule pour nous transporter et nous déposer à 4850m où nous retrouverons la partie praticable. De toute évidence un choix excellent car le chemin recouvert de pierres présentait également des pourcentages entre 8 et 14%. Ce passage dans les montagnes est impressionnant. On y rencontre uniquement des lamas, moutons, alpagas avec leurs gardiens qui vivent dans de petites huttes. Il fait très froid et on imagine les conditions de vie des gardiens de troupeaux.
Nous terminons notre journée par une descente de 20km qui nous amène à Vichaycocha, village sans attrait touristique où les gens vivent simplement et les femmes lavent le linge dans le torrent. De plus aucune connexion internet possible et le seul hôtel restaurant ne présente aucun confort, mais faute de mieux nous nous y installons. Après plus de deux semaines de chemin, nous espérons retrouver le bitume dans quelques jours.
Un village fantôme
Dimanche nous quittons Vichaycocha aux aurores pour nous diriger vers la ville de Huayllay. L’ascension qui va se terminer à 4800m se fait sur un chemin de terre. Le pourcentage est faible cependant la pente est continue pendant plus de 30km. Nous évoluons dans un cadre magnifique avec nombreuses lagunes aux couleurs assez variées. Nous croisons des troupeaux d’alpaguas, c’est un animal agréable à regarder dommage qu’il soit sauvage.
La journée se termine dans le village de Santo Rosario où nous ne croisons personne. Nous nous croirions dans un village fantôme.Nous finissons par rencontrer Jessica et ses deux enfants qui nous indiquent que tous les habitants sont dans la montagne à garder les troupeaux. Jessica est une femme charmante, elle nous indique une zone où nous pouvons poser notre toile de tente. Ici il y a des crottes d’animaux un peu partout et il faut nettoyer avant de poser la toile. Elle nous invite dans sa maison pour nous réchauffer, nous sommes à 4600m et il fait froid. Elle vit dans une maison très simple, sans chauffage, ni fenêtre et dort à même le sol.
Dans les rues du village nous croisons toutes sortes d’animaux : cochons, moutons, alpaguas, poules et bien d’autres.
Rencontre : Jessica et ses deux enfants.
Encore une mine
Lundi nous avons passé une bonne nuit, mais le réveil est difficile. Il fait moins 4°C et la toile est recouverte de glace. Nos bouteilles sont gelées. Il est difficile de sortir du sac de couchage pour s’habiller. Dans le village nous rencontrons nos trois habitantes de la veille à qui nous faisons nos adieux. Nous partons bien couvert avec cette température. Le chemin est toujours agréable avec ses nombreuses lagunes et les animaux qui y vivent. Nous croisons de nombreux troupeaux d’alpagas.
Nous traversons la mine de Chungar où nous croisons beaucoup de camions. Elle est exploitée par des canadiens qui ne semblent pas très respectueux de l’environnement.
Nous terminons notre journée dans la petite ville de Huayllay. Cette dernière n’a pas d’intérêt touristique mais à une dizaine de km existe le sanctuaire du « Bosquet de Piedras ». Nous en parlerons dans le prochain post. Nous logeons dans un hôtel bien sympathique.
Rencontre : Rein Castro et sa petite amie.
Nous avons parcouru : le mercredi 59km, jeudi 15, vendredi 12, samedi 22, dimanche 36 et lundi 21. Carte simplifiée
4 Commentaires
GABORY
Bonjour Jean Claude et Agnès
Bravo à vous deux pour votre aventure. Merci pour les reportages que je lis régulièrement.
Peut être aurons nous l’occasion de nous croiser car nous partons ( plus confortablement que vous ) du 14 sept au 9 oct au Pérou, Bolivie et nord du Chili.
Je vous souhaite beaucoup de courage pour affronter le froid et l’ altitude.
Bon vent.
Serge
jeancroy44
Bonjour Serge.
Merci pour cette fidélité au blog.
Nous serons toujours au Pérou en septembre du côté sans doute de Cuzco, nous avons prévu une entrée en Bolivie vers la fin septembre. Se serait très original de se croiser, cela dépend de votre parcours. Eventuellement tiens moi au courant sur mon WhatsApp :+51 935 157 607. Je peux également recevoir des messages sur mon tel +33 6 85 27 73 60 ou un message sur mon blog ou mon mail jcherruault@club-internet.fr.
En tout cas vous semblez avoir un beau programme. Vous voyagez seul ou avec une organisation.
En ce moment nous faisons route Vers Cuzco où nous visiterons bien sur Machu Pichu et La montagne aux sept couleurs.
Bonjour à la famille
Au plaisir de se voir éventuellement Jean-Claude Agnès.
ANNIE MREICH
Hola, je viens de rattrapper mon retard sur vos aventures … j’ai l’impression que la traversée de ces montagnes quelque peu inhospitalières est interminable !! En tout cas bravo pour ne pas se décourager à la vue de ces routes presque impraticables et de ces montées sans fin …
Et merci pour ces superbes photos de visages … perso j’adore (plus que les églises) !!!! Les Péruviens semblent se laisser photographier facilement et semblent chaleureux.
Bonne continuation …
Bises à vous deux
jeancroy44
Bonsoir Annie
Comment vas-tu ?
Fidèle lectrice, ça fait plaisir. En effet ces montagnes sont interminables, heureusement nous avons retrouvé le bitume. Néanmoins nous sommes partis pour au moins six mois au Pérou. Le passage de ces montagnes nous a permis de rencontrer des personnes et vivre la vie quotidienne des péruviens. Heureusement car nous allons avec Machu Pichu trouver une zone très touristique.
Moi également j’aime bien ces photos de visages, par contre pas si facile que ça de photographier les péruviens. Dans un précédent article, je disais avoir reçu des pommes de terres cuites sur un marché. Quand aux églises ici leur intérieur est surprenant.
Bisous à la famille et au prochain message
Jean-Claude Agnès